Épinard 🌳#15 - Les Licoornes & Windcoop

Hello à toutes et tous ⛄

Ça y est, l’année touche à sa fin !

D’ailleurs, j’anticipe un peu cette édition, mais surveillez vos boîtes mails car Épinard 🌳 version 2023 arrive très vite et vous allez pouvoir y participer !
Le teasing de malade 😁

Pour être raccord avec la fin d’année et les personnages imaginaires, on va parler des Licoornes et notamment d’un bateau un peu particulier. ⛵

Au sommaire :

• Réponses aux questions du Ask Me Anything
• Les Licoornes
• Windcoop : un bateau pas comme les autres

Let’s Go !

Gaël 🌳

PS : Le 1er format long d’Épinard Premium est sorti 👉 Les cryptos, un investissement responsable ?

[SPONSOR] Je souhaite placer de l’argent pour mes enfants sans leur laisser une planète invivable. Tu aurais une idée ?

Oui ! L’occasion pour moi de te parler du sponsor de cette édition : Goodvest.

Goodvest, c'est la première assurance vie alignée sur l'Accord de Paris qui offre la possibilité de mettre votre épargne au service de la transition écologique.

Ils viennent de sortir Goodvest Kids un contrat d’assurance vie pour les mineurs.

Concrètement, comme pour les contrats classiques, les souscripteurs définissent un profil de risque et choisissent ensuite les thèmes d’investissement qu’ils souhaitent soutenir grâce à leur épargne (accès à l’eau, transition écologique, santé, emploi et solidarité, innovations technologiques ou encore forêt).

Sur cette base, un portefeuille sur-mesure vous est proposé avec uniquement des fonds labellisés (ISR, Greenfin ou Finansol) et qui ont passé les "filtres" Goodvest (analyse des émissions carbones sur les scopes 1,2 et 3).

Et pour s’assurer de laisser un monde décent à la prochaine génération, chaque portefeuille possède une trajectoire de réchauffement inférieure à 2°C.

Cerise sur le gâteau, ils ont fait les choses bien : la souscription se fait entièrement en ligne, en 5 min montre en main, avec un minimum d’investissement à 300€.

Pour en savoir plus, ça se passe par ici 👇

Ask Me Anything

Posez-moi toutes vos questions via le formulaire ci-dessous 👇

Les questions/réponses du mois

Les fonds des Livret A et Livret Développement Durable et Solidaire (LDDS) étant fléchés, y a-t-il réellement un intérêt à ouvrir son livret A chez Crédit Coopératif plutôt que la Société Générale ? - Gaylor

Hello Gaylor,

Concernant le livret A, 40% des montants restent à la main des banques donc il y a bien un enjeu à choisir sa banque.

Les 60% restants vont à la Caisse des dépôts.

Et seulement une partie de ces 60% sert réellement à financer le logement social.

D’ailleurs voici un article très bien fait sur le sujet et pour la partie LDDS, j'ai retrouvé cette analyse.

Si les fonds étaient effectivement bien employés pour financier le renouvellement urbain ou le logement social ça serait le top mais c'est encore loin d'être le cas aujourd'hui.

1. Les Licoornes

Vous connaissez sûrement les licornes, ces fameuses start-up valorisées plus d’1milliard d’euros.

Mais peut-être que vous ne connaissez pas encore les Licoornes, qui construisent des alternatives sous forme de coopératives.

Elles sont 9 à avoir lancé le mouvement : Citiz, Commown, CoopCircuits, Enercoop, Label Emmaüs, Mobicoop, la Nef, Railcoop et TeleCoop.

9 coopératives pionnières opérant avec un même statut juridique : les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC).

Leur objectif est commun : transformer radicalement l’économie en construisant un modèle économique entièrement coopératif en opposition aux multinationales.

Et autant dire qu’elles se sont attaquées à des marchés où le capitalisme est souvent roi : production d’électricité, téléphonie mobile, appareils électroniques…

La bonne nouvelle, n’importe qui peut acheter des parts sociales d’une Licoorne et ainsi devenir sociétaire.

Zoom sur le statut de SCIC

Pour bien comprendre le fonctionnement de ces fameuses Licoornes, zoomons sur un peu sur leur statut particulier, ses contraintes et ses engagements.

La SCIC peut concerner n’importe quel secteur d’activité à partir du moment où il y a un intérêt collectif caractérisé par :

• Un projet de territoire ou de filière d’activité impliquant un sociétariat hétérogène avec a minima des salariés, des bénéficiaires (clients, habitants…) et un troisième type d’associé (société, asso, bénévoles…)
• Le respect des règles coopératives, tous les associés sont sur le même pied d’égalité (1 personne = 1 voix).
• La lucrativité limitée, avec l’obligation de réinvestir dans l’activité la quasi-totalité des excédents.

La responsabilité des associés est limitée à leurs apports en capital. Ainsi, vous ne pouvez pas perdre plus que le montant que vous avez investi. Ce qui n’est pas le cas dans tous les types de sociétés.

Concernant, la lucrativité de l’entreprise, en pratique au moins 57,5% du résultat doit être affecté à des réserves impartageables.

Ce modèle est en plein boom, à fin 2021, c’est 1211 SCIC qui existaient pour 13 190 emplois et plus de 94 000 associés.

Et en plus, le taux de survie à 5 ans des coopératives (SCIC+SCOP) est de 73% contre 61% toutes entreprises confondues.

Bon autant vous le dire clairement : vous ne deviendrez pas le prochain Bezos en investissant dans des coopératives. Mais vous pourrez contribuer à créer un nouveau système économique porteur d’un idéal écologique, démocratique et solidaire.

Et ça vous évitera peut-être de cramer la planète à grands coups de fusée. On te voit Jeff ! 😅

[SPONSOR] Que vous souhaitiez financer son permis, ses études, ou juste lui donner un coup d’avance pour bien démarrer dans la vie, il y a un élément qu’il ne faut pas négliger quand on ouvre une assurance vie pour son enfant ou petit-enfant.

Les frais !

Alors parlons des frais des contrats Goodvest Kids.
Comme pour la plupart des acteurs en ligne, il n’y a :

• Pas de frais d’entrée ou de sortie,
• Pas de frais de performance,
• Pas de frais d’arbitrage,
• Pas de frais de rétrocession.

Mais alors qu’est-ce qu’il reste ?
Des frais de gestion, incluant les frais des fonds, compris entre 1,7% et 1,9% en fonction du profil d’investissement choisi.

2. L’exemple de Windcoop

Si Windcoop, ne fait pas partie des 9 Licoornes, elle bénéficie toutefois du même statut juridique de SCIC.

Pourquoi prendre cette exemple ? Car Windcoop propose un double investissement en parts sociales et en titres participatifs en ce moment même sur Lita.
Alors, étudions ensemble cette entreprise.

Qu’est-ce que c’est ?

Le transport maritime représente aujourd’hui 3% des émissions mondiales, et si les prévisions de l’OMI (Organisation Maritime Internationale) d’un doublement du trafic maritime d’ici 2050 se réalisent, ce secteur représenterait à lui seul 17% des émissions (Source).

Face à ce constat, Windcoop souhaite proposer une alternative décarbonée au transport maritime classique.

Le transport vélique ! Et oui la bonne vieille voile !

Les gains de carburants peuvent être massifs, entre 60 et 90% en fonction des lignes.

Pour commencer, Windcoop souhaite ouvrir, dès 2025, une 1ère ligne France-Madagascar en 28 jours de mer.

Sur ce trajet, Windcoop annonce une consommation, et donc des émissions, 15 fois plus faibles qu’un porte-conteneurs classique.

Dans un second temps, une ligne transatlantique et un second navire France-Madagascar seront mis service.

Défi supplémentaire : réussir à intégrer “sans couture” cette nouvelle solution dans la chaîne logistique habituelle de ses futurs clients.

Comment ça fonctionne ?

Les revenus de Windcoop proviennent de trois sources :

• Le transport de marchandises à bord de ses navires, son cœur de métier.
• L’embarquement de passagers : douze places sont prévues à bord à cet effet.
• Les remboursements d’emprunt de la société spéciale (SPV) détenant le navire.

Selon Windcoop, le surcoût d’installation des voiles lors de la fabrication du navire (20% supplémentaires) est compensé par les 60 à 90% d’économie de carburant selon les lignes.

Le modèle économique serait donc équivalent à n’importe quelle société de transport maritime.

De plus, toute augmentation du prix du carburant futur jouerait en faveur du transport à voile.

Il est intéressant de noter que Windcoop ne souhaite pas se démarquer par le prix. Le prix du transport d’un conteneur est fixé à 5000€ (variable en fonction des lignes) quand la concurrence se situe plutôt autour de 1200-1500€.

L’avantage compétitif se fait sur le temps de transport et la traçabilité.

En effet Windcoop propose une ligne directe, quand ses concurrents font plusieurs escales et des transbordements (déchargement et rechargement des conteneurs).

Ainsi le “transit time” des concurrents se situent entre 60 et 90 jours vs 28 à 35 jours pour Windcoop.

Par ailleurs, les bateaux Windcoop étant de taille réduite (85 mètres), ils sont capables de charger et décharger dans les ports secondaires de Madagascar. Ce qui est impossible pour les porte-conteneurs plus importants.

Un autre avantage compétitif pour Windcoop, capable de récupérer la marchandise au plus près de ses clients.

Qui est derrière le projet ?

Tout commence par un problème.

Matthieu Brunet est le dirigeant d’Arcadie, une société qui distribue des épices bio.

Il s’interroge sur la réduction de l’impact environnemental de sa chaîne logistique, et surtout du transport des produits étrangers.

L’idée d’un cargo à voile est née.

Très vite, Nils Joyeux et son équipe de Zéphyr et Borée, une compagnie maritime bas carbone, rejoignent le projet.

Et comme on dit jamais deux sans trois, Julien Noé le fondateur d’Enercoop rejoint également l’équipe.

Aujourd’hui, c’est 7 personnes qui travaillent pour Windcoop dont 2 détachées par Zéphyr et Borée.

Où est-ce qu’ils en sont ?

Voici les principales réalisations depuis le lancement du projet début 2021 :

• Structuration de la société Windcoop
• Finalisation du design du navire
• Identification des premiers clients
• Appel d’offres en cours pour identifier le chantier naval

Parmi les futurs clients, en plus d’Arcadie, se trouvent notamment Valrhona (hmm le chocolat 🍫) et Unima, un éleveur de crevettes.

D’autres marques (Ethiquable, Lobodis) se sont engagées en tant que sociétaires et sont intéressées par les prochaines lignes (vers l’Amérique).

Pourquoi réaliser une campagne de financement ?

Windcoop cherche à réunir 3,5 millions d’euros sur la plateforme LITA pour financer la construction de son premier navire.

Plus précisément cette somme servira à financer le capital d’une société spéciale (SPV - Special Purpose Vehicle) qui possédera le navire. Windcoop en sera ainsi actionnaire majoritaire.

Que fait la concurrence ?

Windcoop n’est pas l’unique acteur du transport vélique.

Petit tour de la concurrence :

Windcoop est une des seules compagnies à choisir la ligne France-Madagascar.

Par ailleurs pour remettre en perspective les capacités de transports des bateaux ci-dessus, l’Ever Given, le porte-conteneurs qui avait bloqué le canal de Suez en 2021 possède à lui seul une capacité avoisinant les 200 000 tonnes.

Il y a donc encore de la place pour de nombreux acteurs dans le transport vélique.

Quel est l’investissement proposé ?

Windcoop propose d’acheter des titres participatifs sur Lita.

À noter, il est nécessaire d’être propriétaire a minima d’une part sociale pour pouvoir investir en titres participatifs. Les parts sociales ne peuvent être revendues avant 5 ans. Une campagne est également ouverte sur Lita pour acheter des parts sociales.

Voici les conditions d’investissement :

• Durée : 7 ans minimum
• Intérêts : à découvrir sur la plateforme Lita
• Type de remboursement : Paiement annuel des intérêts, Remboursement in fine du capital
• Ticket d’investissement minimum : 100 €
• Frais Lita : 3% du montant à la souscription
• Éligibilité IR-PME : 25% déductibles de votre impôt sur le revenu 2022
• Rang de remboursement : Subordonné
• En cas de redressement judiciaire ou de liquidation de l’Émetteur, les présents titres participatifs ne seront remboursés qu’après désintéressement complet de tous les autres créanciers privilégiés ou chirographaires et après les créanciers en vertu de prêts participatifs.
• Aucun droit de vote sur la gouvernance

Une précision qui a son importance concernant les titres participatifs :

Concernant le remboursement du capital initialement investi, il faut noter qu'en titres participatifs, contrairement aux obligations, le remboursement du capital n'est pas obligatoire, c'est l'émetteur (Windcoop) qui prendra la décision du remboursement.
Pour l'inciter à rembourser dans les délais impartis, à partir du 1er jour de la 8e année, soit à compter du 85e mois suivant la date d’émission des titres participatifs, le taux de base sera augmenté, chaque année, de vingt-cinq points de base, dans la limite de deux cents points de base (200pb soit 2,00%).
Toutefois, l’émetteur aura la possibilité de rembourser les titres participatifs en deux fois au cours des 8e et 9e année suivant la date d’émission, majorés des intérêts courus.
À défaut de remboursement d’au moins 50% des titres participatifs au cours de la 8e ou de la 9e année conformément à ce qui précède, le taux de base sera automatiquement augmenté (sans qu’aucune formalité ne soit nécessaire) au titre de l’exercice au cours duquel le remboursement n’est pas intervenu.
Source : Lita

⚠ Plus de détails sur les risques au paragraphe suivant

Exemple de Néline Cion - Scénario idéal :

Néline, elle y croit dur comme fer à au transport vélique.
Du coup, elle souhaite investir dans des titres participatifs.

Elle achète le minimum de parts sociales, 100€, ce qui lui donne droit à 25€ de réduction d’impôts pour 2022.

Ensuite, elle achète 1000€ de titres participatifs.
Elle peut de nouveau déduire 250€ de ses impôts sur le revenu 2022.

Chaque année et pendant 7 ans elle percevra 40€ d’intérêts bruts. La 7ième année elle recevra en plus son capital initial de 1000€

Au total, elle aura déduit 275€ de ses impôts, perçus 320€ d’intérêts avant impôts et récupéré son capital de 1000€.

Surtout elle pourra crâner dans les bars de Vegas, en disant qu’elle a financé un sacré beau bateau. Elle est comme ça Néline…

Quels sont les risques ?

Il y a tout d’abord les risques financiers liés à l’investissement en titre participatifs :

• Risque de perte totale ou partielle du capital investi, notamment en cas de liquidation étant donné que les titres participatifs ne font pas partie des dettes prioritaires à rembourser.
• Risque d’illiquidité : la revente des titres n’est pas garantie, elle peut être incertaine, partielle, voire impossible.
• Risque lié à la cession de contrôle : les investisseurs ne bénéficient pas d’une clause leur permettant de céder leurs titres en cas de changement de gouvernance de la société entraînant un changement de contrôle.

Surtout, le retour sur investissement dépendra de la réussite de Windcoop.

Voici les principaux risques opérationnels mentionnés par la plateforme Lita :

• Trouver suffisamment de clients pour le trajet France - Madagascar, moins dynamique que la route Madagascar – France.
• Le risque technique du fait de l’innovation que représente ce voilier. En cas de retard dans la sécurisation complète du tour de table ou de la livraison du navire, Windcoop se verra dans l’obligation de décaler la mise à l’eau et la commercialisation de son premier voilier, ce qui aura un impact sur son business plan mais aussi sur sa relation avec ses clients. Ce risque technique existe aussi au niveau de l’exploitation de ce nouveau type de voilier.
• Un risque inhérent à son mode opératoire réside dans la dépendance de Windcoop à l’énergie vélique. À court terme, les études ne prévoient pas de réel changement concernant le courant des vents, mais nul ne peut prédire avec certitude les effets que le réchauffement climatique aura sur les vents océaniques à moyen terme.
• Le besoin nécessaire de gagner en compétitivité en développant des voiliers-cargos avec une capacité en tonnage bien plus importante.

Conclusion

Windcoop propose une solution simple à un problème majeur : les émissions du transport maritime international.

Avec l’augmentation du prix des carburants, le transport à voile semble avoir à nouveau de beaux jours devant lui.

Mais cela ne se fera pas sans difficultés, notamment de manière très opérationnelle sur les délais de transit supplémentaires.
Reviendrons-nous à un éloge de la lenteur ?

Si vous souhaitez soutenir le projet Windcoop, leur collecte est ouverte jusqu’au 25/12.
Ce type d’investissement étant par nature très risqué, renseignez-vous bien avant de passer à l’action.

[SPONSOR]

Je tiens à remercier une dernière fois, Goodvest la 1ère assurance vie alignée sur les accords de Paris, sans qui cette édition n’existerait pas.

That’s it ! J’espère que vous avez appris des choses !

Voici 3 moyens d'aller encore plus loin :

1. S'inscrire à la newsletter gratuite ici. (1800+ Inscrits)

2. Passer à Épinard Premium ici.

3. Mettre en avant votre marque/entreprise en sponsorisant la newsletter

À très vite !

Gaël 🌳