Épinard 💚- Un Master en conversion électrique [Premium]

Hello les Epinards 👋

Nouveau placement coup de cœur cette semaine, le premier du mois de juin ☀️

🗒️ Petit rappel pour les nouveaux arrivés : un coup cœur, c’est un placement que je sélectionne car il réussit un combo rare : présenter un intérêt financier et un intérêt pour le climat.
(S’il présente en plus un intérêt social majeur, c’est le combo magique et il arrive tout en haut de ma pile).
Les éditions coup de 💚 sont réservées aux abonnés Premium.

Aujourd’hui, mon coup de cœur va à TOLV (prononcez “tolve”), une entreprise pionnière dans la conversion des utilitaires à l’électrique : le fameux rétrofit dont je te parlais dans l’édition de dimanche dernier.

Pour ceux qui ne l’ont pas lue, je vous encourage à le faire avant de basculer sur cette édition ! (Elle est ici).

Je te détaille tout sur cet investissement ci-dessous :

🌍 Son sens climatique
💶 La façon dont l’argent sera utilisé
🏆 Les facteurs de succès de TOLV sur son marché
📈 Les risques et les gains potentiels
🌳 Pourquoi j’investis
🌱 Comment tu peux investir

PS : reste attentif, de nouvelles annonces à venir très vite ! Teasing de folie !

Feu !
Gaël 🌳

TOLV (Ex-Phoenix Mobility)

TOLV est une start-up grenobloise qui convertit des véhicules thermiques en véhicules électriques (le “rétrofit”). Elle a été fondée par 5 copains ingénieurs à la sortie de leurs études en 2019 - qui ont été suffisamment fous pour se lancer alors qu’il n’existait pas de cadre réglementaire qui permettait l’industrialisation du rétrofit (ça a changé depuis).

Ils se concentrent sur la conversion électrique des utilitaires légers qu’ils facturent à des collectivités, des artisans ou des PME. Ils ont noué un solide partenariat industriel avec Renault et sont aujourd’hui les seuls à avoir obtenu une homologation pour rétrofitter un modèle d’utilitaire en France (les vieux Renault Trafic).

La start-up a gagné la “start-up compétition” du Mondial de l’Auto 2022.

Elle a lancé une nouvelle levée de fonds de et souhaite y inclure des particuliers, à hauteur d'un million d'euros.

🌍 Quel est l’enjeu pour le climat ?

Le transport représente 30% des émissions de gaz à effets de serre en France - et c’était 22% en 1990, donc on n’est pas tout à fait sur la bonne voie !

Même si les améliorations techniques ont permis de limiter les gaz émis par les moteurs thermiques, elles n’ont pas changé fondamentalement la donne. Aujourd’hui, la disparition des moteurs thermiques est un impératif climatique.

Le passage à l’électrique n’est pas la panacée (il y a des impacts en métaux et en terres rares importants - cf. cet excellent épisode du meilleur podcast du monde, Chaleur Humaine) mais ce ce qu'on a trouvé de mieux du point de vue climatique - mis à part la sobriété

La vitesse du changement nécessaire explique la forte pression réglementaire récente, notamment avec l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en Europe à partir de 2035.

Même si les véhicules individuels représentent le plus gros des émissions, les utilitaires comptent pour 20% des émissions liées à la circulation selon le CITEPA. C'est ce segment que cible TOLV.

Chaque utilitaire convertit à l’électrique avant sa fin de vie, c’est moins d’utilisations d’énergies fossiles et donc une bonne nouvelle pour le climat. Et les proportions ne sont pas anecdotiques !

D'après les estimations du Shift Project, chaque utilitaire converti à l'électrique nous ferait économiser entre 1.2 et 3 tonnes de CO2 (en fonction du nombre de km parcourus).

Sachant qu'il y a environ 6 millions d'utilitaires en France, je vous laisse faire le calcul 😉.

💶 A quoi servirait mon investissement ?

L’enjeu premier de cette levée de fonds, c’est de permettre à TOLV de poursuivre son activité. Le secteur est naissant, et les premiers véhicules qu’ils ont rétrofitté ont été livrés fin 2022 alors qu’il y a une grosse vingtaine de salariés à payer : forcément, il y a un déséquilibre dépenses / recettes.

Mais au-delà de la survie, le montant levé (plus de 7 millions d’euros) doit permettre un développement très ambitieux.

Je retiens 3 enjeux :

1. Passer à l’échelle industrielle dans la production des kits de retrofit et dans leur installation
2. Développer un réseau d’installateurs partout en France
3. Travailler à la qualité et à l’amélioration continue du rétrofit : diminuer le nombre de défaillances, être capable de les traiter à distance presque tout le temps

Aujourd’hui, TOLV a une homologation pour les vieux Renault Traffic et une en cours pour les Renault Master. Il y a une quinzaine de véhicules rétrofittés dans les mains d’acheteurs-testeurs qui ont l’air plutôt heureux.

Mais c’est encore de la petite série.

D’ici 2 ans, ils visent l’entrée dans une ère complètement différente :

• Une production industrielle “en propre” sur leur site à Grenoble
• Une production industrielle dans la Re-factory de leur partenaire Renault à Flins pour les kits de conversion électrique des Renault Master
• 300 rétrofits en 2024 (x10 par rapport à 2023)
• Un réseau de rétrofitteurs partenaires en France

C’est ambitieux, mais ça se tient :) Et ça justifie une levée de fonds ambitieuse elle aussi.

📈 Quels sont les facteurs de succès de TOLV sur son marché ?

Quand je regarde le marché, je me dis qu’il y a de quoi être confiant.

Il est porteur et corrige une anomalie : qui a dit que “passer à l’électrique” imposait de remplacer le véhicule complet ? Il y a une forme d’évidence qui s’impose quand on découvre que l’on peut remplacer un moteur thermique et un réservoir par un bloc électrique et une batterie, et que ça tient dans le temps.

Il est déjà encadré : la nouvelle réglementation française de 2020 a ouvert le marché en encadrant les procédures d’homologation par type de véhicules (avant, c’était véhicule par véhicule). S’il y a encore de la marge dans la simplicité des procédures, cela permet déjà d’industrialiser.

Il est stimulé par le bourgeonnement des ZFE (zones à faibles émissions, 45 en France d’ici 2025) et par les subventions à la conversion électrique (5 à 10 000€, 12 000€ à Grenoble !)

On peut imaginer des pressions négatives de la part des lobbys de constructeurs car le rétrofit concurrence leur activité de vente de véhicules neufs et d’occasion (et que reconditionner des véhicules d’occasion, ce n’est pas leur métier). Et aussi de la part des réseaux d’entretien, car le passage à l’électrique réduit les besoins de maintenance.

Mais vu la force des vents favorables, les deux ont certainement plus intérêt à prendre le train en marche qu’à faire un sitting sur les voies (NDLR: c’est la journée de la métaphore transports).

Quant à TOLV sur ce marché, ils ont plusieurs avantages à ce stade :

• Ils ont démarré tôt et ont dans leur poche une première homologation : c’est un temps d’avance précieux sur la concurrence
• Ils ont de l’argent : la levée de fonds 2023 et les accords de dette devraient leur apporter plus de 7M€, ce qui leur donne le temps et les ressources pour accélérer
• Ils ont un partenaire industriel solide, Renault, qui s’est réorganisé en 5 piliers cette année - dont un dédié à l’économie circulaire
• Ils ont fait un choix stratégique clair : celui de se développer sur la niche des utilitaires avant éventuellement de voir plus loin

📈 Quels sont les risques et les gains de cet investissement ?

Ce sont les risques et les gains associés à un investissement en actions dans une entreprise non côtée.

Du côté des gains, il y a un gain financier potentiel et un avantage fiscal.

• Le gain financier potentiel, ce sont des “plue-values de cession” : quand l’entreprise est revendue, quand elle effectue une nouvelle augmentation de capital ou quand elle rentre en bourse à une valeur supérieure à la valeur actuelle, les investisseurs empochent la différence (et payent un impôt sur la différence, souvent la flat tax de 30%).
• L’avantage fiscal, c’est une réduction de son impôt correspondant à 25% de l’investissement (le dispositif IR-PME, qui vise à aider le financement des jeunes PME). Elle s’applique aux investisseurs qui gardent leurs actions 5 ans.

Revenons à la plue-value de cession éventuelle : aujourd’hui, il est assez difficile d’estimer la valeur “juste” de TOLV : c’est la valeur d’une promesse. Le marché en est à ses débuts, son développement industriel requiert beaucoup d’investissements avant de porter ses fruits : utiliser un multiple du chiffre d’affaires ou de la rentabilité n’aurait pas beaucoup de sens.

TOLV est aujourd’hui valorisé à 8.7M€ pre-money, c’est-à-dire en dehors de l’argent apporté par les investisseurs et par les banques dans le cadre de cette levée de fonds : ce ne semble pas délirant pour une entreprise en avance de phase sur un aussi gros marché.

Ca va se jouer dans les deux prochaines années, où l’industrialisation du retrofit du Trafic avec Renault doit devenir une réalité. Si c’est le cas, il y aura une explosion du chiffre d’affaires : 0.5M€ en 2023, 10M€ en 2024, 37M€ en 2025. TOLV mise dessus et prévoit une petite dernière levée de fonds mi-2025 avant d’atteindre la rentabilité en 2026.

Du côté des risques : le risque le plus important est celui de la faillite ou de la quasi-faillite, qui ferait que l’entreprise ne pourrait pas rembourser ses investisseurs (ou seulement une partie, ceux qui ont des actions “de préférence”, mais pas vous ou moi).

Mais il y a aussi le risque que l’entreprise se développe peu ou mal (en particulier en cas de problème avec l’industrialisation chez Renault à Flins) et que la valeur ne décolle jamais vraiment : dans ce cas le retour sur investissement serait largement inférieur au risque pris.

Pourquoi j’y investis 🌳

Je suis inscrit à la collecte sur Lita.co et je vais investir avec ma poche des 10% réservés aux investissements “à risque”. Il y a 5 raisons qui ont guidé mon choix :

1. Je crois au secteur : le rétrofit a beaucoup de potentiel. On aborde toujours l’électrification du parc automobile par le remplacement complet du véhicule alors que ce n’est pas obligatoire. Je pense qu’on est au début de la vague
2. Je crois à l’option stratégique de TOLV : les utilitaires comme porte d’entrée, ce n’est pas le plus sexy, mais ça me semble le plus efficace (quelques modèles dominants, faible marché de l’occasion, des alternatives neuves très chères)
3. Je valorise leurs années d’avance :
   - L’homologation d’un véhicule reste longue (1-2 ans), ils ont l’avance des pionniers
   - Leur partenariat avec Renault (30% du marché des utilitaires en France) doit leur permettre de gagner du temps sur l’industrialisation
4. Je crois à leur différentiation technologique : leurs kits sont modulaires (ils peuvent se remplacer bloc par bloc) et transférables
5. Je valorise le pragmatisme et l’engagement des fondateurs (à ce stade, ça compte pour beaucoup !) : l’engagement écologique, c’est ce qui les a poussés à créer Phoenix Mobility à leur sortie d’école, et en les écoutant lors du webinar avce Lita, j’ai le sentiment qu’ils l’ont toujours bien en eux.

Je retiens cependant 3 points de vigilance :

• Vont-ils réussir à produire en grande série dans la Re-factory de Renault à Flins ? Tout a l’air calé pour, mais il y a les risques liés à l’exécution.
• Vont-ils réussir à développer leurs compétences industrielles “à eux” ? C’est beau d’avoir Renault à bord, de produire à Flins, mais devenir dépendant de Renault pour la production, ce ne serait pas fou pour la valeur future de l’entreprise.
• Vont-ils réussir à être efficaces dans leur croissance, suffisamment tôt ? Ils ont une grosse vingtaine d’employés pour peu de CA, et il va falloir accélérer vite pour “prendre le marché”. Je suis rassuré par leur accompagnement, mais ça reste un solide défi.

🌱 Comment investir ?

C’est la partie simple : la plateforme Lita.co organise la collecte, avec un objectif d’1 million d’euros.

La collecte a débuté il y a quelques jours à peine.

Si l’opportunité vous intéresse, je vous conseille :

1. De créer un profil d’investisseur sur la plateforme
2. De vous rendre sur la page de la collecte et d’y indiquer le montant que vous aimeriez investir.
3. De prendre le temps de regarder le dossier d’investissement qui est arrivé en début de semaine.
4. De prévoir quelques jours de marge pour le paiement si vous investissez via un PEA (dans ce cas, le ticket minimum est de 5 000€).

C’est tout pour aujourd’hui, j’espère que cette édition t’a plu et t’a été utile, que tu décides d’y investir ou non !

🙏 Avant de passer à une prochaine opportunité, je suis preneur de tes retours pour améliorer et faire évoluer le contenu : si tu as 1 minute pour un commentaire par mail, c’est l’idéal pour moi !

On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle édition gratuite.

PS : Toutes les éditions précédentes sont dispos ici. Elles sont rangées par grand thème pour que tu puisses t'y retrouver facilement.

👋
Gaël 🌳